[Salle de bains de la Tour Rose (René Coquaz, artisan)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRPT0259A 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Né dans la carrière, c'est-à-dire celle de Montalieu-Vercieu dans l'Isère, René Coquaz appartient à ces familles qui, de génération en génération, se transmettent un savoir, celui de tailleur de pierre en l'occurrence. Vingt ans dans ce bassin qui a servi à construire une partie de Lyon donne à cet homme ces parfaites technique et connaissance des matériaux. Cette formation acquise, il quitte le pays et s'installe à son compte dans notre ville (1, rue Dumont-d'Urville, Lyon 4e). Entre la restauration de vieux immeubles et la construction de nouveaux (façade du 55, rue de la République) Lyon a diablement besoin du savoir-faire d'artisans de cette veine qui font leur métier en artiste. Avec eux, les façades s'animent mais aussi et surtout meneaux, linteaux, corniches, corbeaux, moulures, dallage, retrouvent élégance et intégrité passées. Après avoir restauré l'hôtel Cour des Loges, René Coquaz et son équipe s'attaquent au chantier de la Tour Rose. Sols défoncés, cheminées écroulées, voûtes affaissées... Il faut tout redresser. Du rude ouvrage lorsqu'on sait que le mètre carré de dalle pèse quelque deux cents kilos, et que chaque élément nécessite un minerai spécial. Pour les cheminées et certains puits, la pierre vient de Couzon, pour les moulures et autres meneaux de Chaumont, en revanche pour les corbeaux celle de Villebois convient mieux. Dans celle de Ruoms, René Coquaz a creusé de superbes lavabos. Une semaine de travail pour "brocher", "boucharder", polir, adoucir à la main souvent, avec des abrasifs de plus en plus fins cette roche mouchetée. Le résultat, un parfait toucher, doux comme la soie lavée. Enfin, c'est dans le granit que ce connaisseur a taillé salles de bain et surtout plans de travail des cuisines. Dure, cette roche éruptive ne se tache pas. Pratiquement inusable, elle est un investissement pour ainsi dire rentable. Il faut dire que déplacer un plan de travail de 1,7 tonne demande quelque réflexion. Avec la sagesse des artisans qui, tout en suivant l'évolution des techniques modernes, se fient plus à leur instinct, René Coquaz vient à bout de travaux herculéens. Surpris de votre étonnement, il raconte comment autrefois, dans les carrières, ils extrayaient à la main des blocs de trois à quatre cents tonnes. "Les hommes tapaient en cadence, avec des masses de douze kilos sur les "coins" régulièrement espacés. Au son, ils repéraient la casse. Ensuite dix, douze boeufs ou chevaux attelés en ligne le conduisaient à l'atelier où on le débitait. L'opération prenait une semaine. Mais, à cette époque, le temps n'était pas de l'argent. Aujourd'hui, entouré d'un petit noyau de compagnons du tour de France, René Coquaz prépare, sans précipitation, sa succession que l'un d'entre eux assurera sans problème. Tranquille, il peut s'offrir quelques jours de vacances. S'il part à l'aventure en prenant les chemins de traverse, il n'oublie jamais dans ses bagages ses outils. Histoire de sculpter quelque menu objet. Entre l'artiste et l'artisan, il n'y a pas de faille. Source : "René Coquaz : un homme de carrière" / Françoise Puvis de Chavannes in Lyon Figaro, 20 août 1990, p.17.
historique René Coquaz avait créé son entreprise en 1967. Suite à son décès en 1993, la gérance de cette SARL fut reprise par Dominique Béal, compagnon du Devoir du Tour de France, sous la raison sociale "Coquaz et Béal" domiciliée au Parc d'activité Clape-Loup, à Sainte-Consorce (Rhône). Ses principales activités sont le débit de blocs ou de pièces sur mesure, la taille des éléments débités, la finition, la pose ainsi que la restauration de tous types d'éléments en pierre ou marbre (statues, gravures, colonnes, façades, etc).
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02540.

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